mercredi 6 juillet 2011

Karaoké




Ils étaient tous les deux dans une salle de karaoké. Les lumières étaient tamisées, violettes, rouges, jaunes, et les enceintes perçaient les oreilles avec des bandes sons bon marchés.
Il y en avait un qui pleurait. Au fond, assis sur le sofa. Il pleurait comme la pluie tombait du dehors, et doucement sur tous les murs de la salle. Il pleurait autant qu'il chantait.

Au Karaoké, chanter juste n'importe pas vraiment. Ce qui importe c'est la conviction. On parle souvent d'amour dans les karaokés: cette chanson obsédante.

Pas besoin de réfléchir beaucoup: il suffit de feuilleter les pages du livre, d'appuyer sur les boutons pour entendre parler d'amour.

Ils sont très beaux. La peau mâte, les yeux en amande, à la fois maigres et musclés, vêtus de jeans serrés et de chemises légères. Et ils chantent.

On peut chanter dans diverses langues: les langues se rejoignent toutes pour parler d'Amour, l'universelle préoccupation. Cette chanson obsédante.

L'autre jeune homme était assis de l'autre côté du divan. Tout aussi triste. Partir: partir si vite, alors que les liens ont eu si peu de temps pour se faire. Les cheveux mouillés et les joues humides: les reflets bleus des néons. Il lève le micro pour chanter aussi.

Entre les êtres s'écoulent  des longueurs et des lenteurs, des incompréhensions et de la pudeur. Qu'il chante d'un micro à un autre, qu'une femme se glisse dans la danse pour donner des courbes, de la rondeur et du gris dans un monde tout noir...toujours ce flux entre les êtres, même les ceintures s'entrechoquant, sur le divan.

La belle callypige ou l'homme ombrageux: dans le chant nous sommes tous égaux dans la cucugnerie.

Seul l'amour résonne à nos oreilles, cette chanson obsédante.

Le vide provoque l'amour qui recherche sans pudeur la meilleur déclinaison pour ne pas sécher trop vite. Pour que la chanson dure le plus longtemps possible.

Et si on revient en arrière, le beau jeune homme faiblit, il lève le micro, le front trempé par l'eau qui coule dans la salle si grande pour seulement deux personnes.

L'autre danse avec la femme. Mais ils vont s'échanger la femme, et la femme va même s'éclipser. L'Amour, cette chanson obsédante.



"Đã không còn người yêu hỡi, ngày xưa ấy đôi ta bên nhau không rời
Ngồi trên cát nhìn biển đêm, hát vu vơ mấy câu tình ca...
Trái tim buồn vì thương nhớ, vì đau xót sao đôi ta mau chia lìa
Đời giông bão nhiều đắng cay, cuốn trôi mau biết đâu tình nồng !!!

Thì thôi em đừng mong nhớ, đừng thương tiếc chi thêm đau lòng
Tình chúng ta đã phôi pha, em và anh mỗi người 1 nơi...
Ngồi nơi đây mình đơn côi, vầng trăng khóc sao rơi sông dài
Tiếc cho tôi, tiếc cho người và cho bao yêu thương đã trao
Gió đông buồn ...."

Rien n'est moins clair que le Karaoké.