samedi 20 août 2011




Je soutiens sans broncher le doux regard du Monstre,
Ses grands yeux verts cyan d'azurs immaculés
Murmurent à mon cœur frôlant le grand désastre:
"Il est tant de donner sur ma bouche un baiser."

Tu fermes les yeux, et c'est encore la vision de cet immense ciel vert plein d'étoiles
Et le chant des sirènes, le réveil des Morts qui dansent joyeux sur la plage
Et les traces de pas des Monstres sur le sable.

Dans la Grande salle pleine de corps qui brûlent
Il y a des Monstres qui fument des gitanes
Qui ont tous égaré la Voix et la Raison,
Qui changent de visage à chaque pulsation
 Ces rythmes infernaux, c'est ces talons des femmes
Qui folles de désespoir cuisent dans leurs cellules
Courant dans leur misère dévorées par les flammes.

On les a placé là parce qu'ils ne sont pas beau
Mais la laideur franche a ce côté étrange
Attirant et velu qui les tient vers le haut
Donnant aux masques hideux des traits pareils aux anges

Les Monstres sont partout pour qui veut bien les voir
Ils poussent comme les fleurs sous la lune et la pluie,
Ils viennent voir dormir quand on est dans son lit
Quand du fond de son cœur on ne veut plus y croire

Tu fermes les yeux, et c'est encore la vision de cet immense ciel vert plein d'étoiles
Et le chant des sirènes, le réveil des Morts qui dansent joyeux sur la plage
Et les traces de pas des Monstres sur le sable.




Celui-ci poussait des grognements
Car des cornes lui poussent rapidement
Au dessus de ses yeux bleus de femme
Et de sa bouche d'enfant

Que je te prenne entre mes mains
Te regarde dans les yeux et te dire
Que tu es très bien
Que tu es tout!
Et tu ne dis rien.
Rien
Mais tout autour
De moi, de nous
Alors que nous piétinons avec frénésie
Il y a des Monstre dans nos armoires
Et dans nos vies

Si ces Monstres là sourient
Alors moi aussi.



Tu fermes les yeux, et c'est encore la vision de cet immense ciel vert plein d'étoiles
Et le chant des sirènes, le réveil des Morts qui dansent joyeux sur la plage
Et les traces de pas des Monstres sur le sable.



Si ces Monstres là sourient
Alors moi aussi.









Pour toi Démocratie



Oui, je ferai ce continent inaltérable
Ferai la plus splendide race sur laquelle le soleil ait brillé
Ferai cette terre divine magnétiquement,
Par l'amour des camarades,
Par le fidèle amour des camarades.

Je planterai communauté de compagnons aussi drue que les arbres sur les rives des rivières d'Amérique, sur les rivages des grands lacs, à la surface des prairies,
Je rendrai les cités indénouables avec leurs bras au cou l'une de l'autre,
Par l'amour des camarades
Par le viril amour des camarades

Pour toi, Démocratie, par te servir ma femme!
Pour toi, mes chants, mes chants trillés.

Walt Witman, Leaves of Grass