vendredi 27 mai 2011

Rainbowarriors

When you are 22, you eventually make up your mind to take up arms, to wear the gear, to wear the red gear, to wear the blue gear, to wear the white gear, rainbow-coulour gear maybe, whatever the gear...the coulour does not count.

What is important is actually to take up arms for something.

When I enter this kind of places, I can feel the same smell. The smell is the same in every countries: smells like candy, smells like girls, smells like boys. Smells so queer.

They are not rainbowarriors yet.

Dancing in the middle of the blue sky of the night, reflected on the dancefloor. Honey between the fingers. Faded stars in the eyes. Butts moving like snakes. Boys runing away from masculinity. Oversexualized girls. Giant rabbits. Lost fairies. Lovers from London or Tôkyô. "Living-with-the-beats" geeks. "Criminal queers". In a place away from the usual norms, where boys can dance like women, can even dance with women, and like them put their hand in their hair, moving their butts to get it down.

Swallowing between each other, looking hopelessly for an answer when this one is only Love.

Imitating an American standard, on American music, finding an American identity: maybe the only way to run away from the closet created by the weight of culture?

This is a unique parade: parade in Ni-chome, parade in Itaewon, parade in GC Hanoi. Parade everywhere, at the same time festive and hidden. A parade moving in a ghetto, kindly created to tame them more. Inventing rules to tame them more.

But we are all potentially beautiful, whatever we love: eating apples or pears. Every single face is potentially beautiful. Universal? Looking at the sky, for the shouting stars that will fulfill the best of human being dreams? Our faces are painted and wait to be kissed and cherished.

I believe that, as long as things will move on, there will be neither girls or boys anymore on the dance floor. Just rainbowarriors.

mercredi 25 mai 2011

La Maison de Mon Rêve

Dans mon jardin, qui est un jardin imaginaire, il y a de vraies grenouilles qui croassent. Elles parlent Anglais, Japonais, Vietnamien. Elle parlent et n'écoutent rien. Et le soleil se lève et fait perler la rosée. C'est le jardin de ma Maison.

Il y a des nuances de bleu et de gris dans le ciel de Mercredi quand le soleil se lève.

Je suis un ouvrier. J'ai de la couleur rouge et verte sur le visage, les manches de ma chemise blanche retroussées, un pantalon-jean taché et troué par la peinture et le temps, une boite à outil dans la main gauche, un pot de peinture dans la main droite. La grande bâtisse est devant moi, et j'entends derrière moi le murmure des grenouilles.

Quand j'entre dans la Maison, j'entends de légers "beats" qui battent frénétiquement. Je m'avance dans le living room, puis dans le grand salon où toutes les fenêtres sont fermées. Des lumières bleues et vertes, et des gens qui dansent, au rythme des pulsations du sol.

Ils ont de la peinture sur le visage ou portent des masques. Et ils rient, ils rient, parce qu'il n'y a que la joie qui fait avancer le Monde.

Je monte les escaliers de la Maison. Il y a des fleurs mauves agrafées au mur blanc, des soupirs de femme, des gémissements d'hommes, et une odeur de maïs grillé, qui croque entre les dents.

Dans cette Maison, qui est un grand Théâtre, j'aime à me dire que je suis un Enfant, qui joue et saute à travers les flaques d'eau, même sur le bord du Mékong. "Pourquoi ne veux tu pas devenir un adulte?" me dit-on. Parce que quand on entre dans le monde des adultes, on pense, comme Charlot que:
                                         
"We think too much and feel too little."

Alors cette Maison est politique: elle a une porte pour acceuillir beaucoup d'invités, des fenêtres pour voir le ciel, un jardin pour que les enfants jouent, et une cheminée qui laisse échapper une douce fumée argentée.

Au dernier étage, je vois les trous qu'il y a au plafond. Je lève mon oeil bleu et mon oeil vert. Je sors ma boite à outil, celle qui m'a servi à construire cette parade spéciale. Je me retrousse les manches (que j'avais déjà retroussées, et donc je me retrousse la peau).

Et je répare, et je construis la Maison de mon Rêve.